Un épisode historique emblématique de cette relation est le sacrifice héroïque d’Amrita Devi et des autres membres de la communauté Bishnoï en 1730. À cette époque, le maharaja Ajit Singh de Jodhpur avait ordonné à ses soldats de couper des arbres, notamment les khejri, pour répondre à ses besoins en bois dans le cadre de projets de construction. Ces arbres, parmi les plus illustres du désert, étaient essentiels pour les Bishnoïs, qui considéraient leur abattage comme une violation de leurs croyances religieuses fondamentales.

Face à cette menace, les Bishnoïs se sont courageusement interposés entre les soldats et les arbres, refusant de permettre leur abattage. Amrita Devi, accompagnée de ses filles et d’autres femmes de la communauté, a symboliquement entouré les arbres de leurs bras, déterminées à protéger leur sanctuaire naturel. Cette démonstration de résistance pacifique a inspiré les hommes, les jeunes et les vieillards de la communauté à se joindre à elles, formant un bouclier humain autour des arbres.

Malheureusement, malgré leur acte héroïque, les soldats ont massacré impitoyablement les Bishnoïs et coupé les arbres sans distinction. Le bilan tragique s’est élevé à 363 morts, témoignant du prix élevé payé pour défendre la nature.

Cependant, la bravoure des Bishnoïs n’est pas passée inaperçue. Le roi de Jodhpur, confronté à l’ampleur de la tragédie, a reconnu leur courage et a pris des mesures pour préserver leur héritage. Il a décrété que les terres des Bishnoïs seraient désormais considérées comme sacrées, où aucun étranger ne pourrait violer leurs 29 préceptes religieux, notamment celui de respecter la vie des animaux et des arbres. Cette décision historique a renforcé le lien entre les Bishnoïs et la protection de l’environnement, faisant de leurs terres des refuges intouchables pour la nature.