Sylvothérapie

Soumission à Ce Qui Est

Soumission à Ce Qui Est

Un voyage intérieur vers la liberté. Le mot surrender en anglais se traduit généralement par abandon ou soumission. Si ce dernier terme peut parfois être perçu négativement en français, il cache pourtant une profondeur spirituelle qui mérite d’être explorée. Cette idée d’abandon, dans un sens noble, renvoie à un lâcher-prise total, à un renoncement aux luttes incessantes du mental. Et si nous apprenions à déposer les armes pour embrasser pleinement ce qui est ?

La grande illusion du contrôle

Nous vivons souvent avec la conviction que nous maîtrisons nos vies, nos pensées, et nos décisions. Mais en regardant de plus près, cette idée de contrôle absolu se révèle être une illusion. Swami Prajnanpad, un grand sage indien, soulignait que nos pensées émergent spontanément, comme un geyser jaillissant des profondeurs de notre inconscient. Elles ne sont pas le fruit de notre volonté consciente, mais le produit de notre passé, de nos désirs, et de nos peurs.

Prenez un instant pour réfléchir : combien de fois avez-vous été emporté par une émotion, une pensée ou une réaction automatique, sans même en avoir conscience ? Cette réalité nous confronte à une vérité essentielle : nous sommes souvent prisonniers de notre propre mental.

« Je suis libre et je fais ce que je veux » est une illusion.
En revanche
« Je suis esclave de mes pensées et de mes émotions » est une réalité.

Colorer le présent : le piège de l’esprit

Nos pensées projettent en permanence sur le réel des filtres émotionnels : des désirs, des peurs, des attentes. Ainsi, la pureté du moment présent est obscurcie. Pourtant, ce moment présent, libéré de toute interprétation mentale, est parfait dans sa neutralité. Il ne demande qu’à être vécu tel qu’il est, sans jugement ni attachement.

C’est là qu’intervient le concept de surrender. Accepter ce qui est, c’est mettre fin à la dualité : ne plus se battre contre soi-même ou contre le monde extérieur.

Trouver la paix dans le silence intérieur

Alors, comment échapper à cette servitude mentale et trouver une véritable liberté ? La réponse réside dans l’observation silencieuse. En cultivant un état de présence à travers la méditation, nous pouvons découvrir un espace intérieur où la pensée perd son emprise. Cela commence simplement : quelques minutes par jour, assis en silence, en observant les pensées qui passent, sans s’y attacher ni les juger.

Au plus profond de nous réside un observateur silencieux, une présence immuable qu’on peut appeler l’Être. Cet observateur, ce Je Suis, est notre véritable essence. Contrairement au moi mental, sujet à l’agitation et à l’instabilité, le Je Suis est stable, intemporel, et libre.

« Vous êtes le témoin (Je), pas le mental (moi). »

Une méditation active au cœur de la vie

Avec de la pratique, cette méditation silencieuse peut devenir un état de vie permanent. Bouddha, Jésus, et bien d’autres maîtres spirituels ont incarné cette capacité à être dans le monde sans en être captifs. Ils étaient à la fois observateurs et acteurs, engagés dans le jeu de la vie tout en restant connectés à une dimension supérieure.

« Je suis dans ce monde, mais je ne suis pas de ce monde. » – Cette phrase, attribuée à Jésus, illustre parfaitement l’état de surrender. Elle invite à devenir un spectateur du film de la vie, tout en jouant pleinement son rôle.

Le défi du lâcher-prise

Le chemin vers cette liberté intérieure est parsemé d’obstacles. Nos habitudes et nos attachements au mental sont puissants, et les distractions du monde extérieur omniprésentes. Comme le disait un sage : « Le diable est partout, c’est pourquoi on ne le voit pas. » Pourtant, il suffit parfois d’un petit pas en arrière pour s’éloigner de l’emprise du mental et entrer dans l’espace de l’Être.

Soumission : une clé vers la transparence de l’Être

Se rendre ne signifie pas abandonner sa dignité ou sa volonté. Au contraire, cela signifie transcender l’identification au mental pour devenir transparent à l’Être, ce grand troisième évoqué par le philosophe Karlfried Graf Durkheim. Cette soumission ou transparence permet de vivre en harmonie avec le flux de la vie, en cessant de se battre contre ce qui est

Soumission ou Surrender est une invitation à un retour à l’essentiel.

En conclusion,  C’est un art subtil, une pratique quotidienne qui mène à une paix intérieure profonde. En déposant les armes de la lutte mentale, nous découvrons une liberté que rien ni personne ne peut nous enlever : celle d’être pleinement, simplement, dans l’instant présent.

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