Les Japonais ont un lien très fort entre l’esthétique, le divin et le végétal.
Ce pays depuis les débuts de son histoire a étroitement intégré le végétal dans la vie de tous les jours. On retrouve le végétal partout, dans la décoration, les jardins, les arts, les vêtements, même les couleurs ont des noms de fruits.
La religion Shinto très répandue dans ce pays est très imprégnée du végétal mais aussi des êtres mystérieux de la nature que nous qualifions en occident de « divinités ». Un japonais dans la nature se sent comme dans un temple.
Témoin, entre mille exemples, le succès que connut vers la fin de Meiji le livre de Haga Yaichi, Kokuminsei Jūron (Dix thèses sur le caractère national nippon). Cela date un peu mais l’âme du japon a très peu changé.
L’ouvrage comprend dix chapitres, respectivement consacrés à un trait remarquable de la japonité :
- Loyauté et patriotisme.
- Culte des ancêtres, respect de l’honneur familial.
- Attachement au présent et au pratique.
- Amour du végétal, jouissance du naturel.
- Optimisme et détachement.
- Goût du délié, raffinement.
- Délicatesse, agilité.
- Goût de la propreté et de la pureté.
- Politesse et réserve.
- Calme et indulgence.
Le sentiment de la nature intervient ici en quatrième position, juste après les mots d’ordre de l’idéologie officielle de l’époque et la revendication de la présence au monde.
N’oublions pas aussi qu’au japon, toute activité peut devenir un point d’appui pour pratiquer le « DO », la voie vers l’unité, l’éternel présent.
La nature facilite ce travail car elle ne ment jamais et nous émerveille en permanence. Beauté infinie toujours changeante qu’aucun peintre ne saura jamais imiter, qui nous fait nous interroger « Pourquoi tant de beauté, pourquoi tant d’Amour ? »
La création est infiniment belle et changeante, le créateur en est le témoin éternel